Notre Pierre, donc, naît à Sunharette vers 1788 dans la maison Iriart de ce village de 121 âmes*, berceau d'une partie de ma famille souletine. Comme 90% des habitants, ses parents sont cultivateurs. Son père est son exact homonyme, Pierre Apeceix (son patronyme) dit Iriart (son domonyme). Sa mère, Marie Recalt dite Iriart, est native de Sunharette. Sauf erreur de ma part, ils ont eu sept enfants parvenus à l'âge adulte.
L'aînée, et future héritière de la maison, Marie, est la seule dont j'ai retrouvé l'acte de baptême, lequel indique qu'elle est née un 1er janvier (comme moi !) de l'année 1780. Elle et ses cadets naîtront tous sous le règne de Louis XVI sauf les deux derniers. Les chances pour moi de reconstituer cette fratrie étaient quasi nulles si Pierre n'avait décidé de faire son testament.
Le 10 février 1826, Pierre qui n'a pas 40 ans, est laboureur au Bordar d'Epilune à Alçay, un village voisin (les communes d'Alçay, Alçabehety et Sunharette fusionneront en 1833). Mais c'est dans sa maison natale Iriart de Sunharette que Maître Jean-Baptiste Detchandy (1777-1848), notaire royal (Charles X est au pouvoir) à Abense-de-Haut, se rend au chevet du malade, accompagné de trois témoins.
Le testament court sur cinq pages dans lesquelles le notaire transcrit les dernières volontés de Pierre. Les différents legs à ses neveux et nièces, filleul.es, frères et sœurs et à sa mère encore vivante (le père de famille est décédé cinq ans auparavant) vont me permettre de dénouer un à un les fils de cette branche. Pierre dont l'acte de décès mentionne qu'il était marié (ce que je n'ai pu vérifier), n'a vraisemblablement pas eu d'enfants mais s'est montré à la fois généreux et équitable pour sa nombreuse famille !
J'ai donc pu établir qu'il avait eu deux frères, Pierre Iriart dit Sorhondo, marié à Engrace Oxibar, métayer à Suhare puis cultivateur à Camou, dont le fils Pierre était un filleul ... de Pierre. L'autre frère, Jean, domestique à Suhare au moment du testament, était lui marié à une Luce Irigoyen dite Ardoy de Cihigue. La sœur aînée, Marie, s'est mariée avec Jean Etcheto dit Iriart, maire du village de Sunharette, et le couple aura également sept enfants dont l'aînée est la filleule de Pierre.
La cadette Christine épouse en 1807 un Pierre Mendiondo de Menditte et ce couple de métayers donnera naissance à neuf enfants dans toute la Soule avant de se fixer à Roquiague. L'un des fils se prénomme Pierre comme son parrain qui ne l'oublie pas non plus !
Une autre sœur, Thérèse, se marie en 1814 avec un Jean Haritchague dit Curutchet de Sibas. Je ne leur ai trouvé qu'une fille, Magdeleine, autre filleule de Pierre. Enfin, la benjamine, Elisabeth, épouse en 1824 un forgeron de Lacarry, Dominique Carricart. Le couple aura quatre enfants. Les deux sœurs, Thérèse et Elisabeth, décéderont la même année de 1869 à deux mois d'écart. Leur sœur aînée Marie est morte vingt ans plus tôt.
Sources : Webinaire de MyHeritage