Lorsqu'il débarque le 19 juin 1914 à Ellis Island, François Eppherre, 37 ans, marié, natif de Géronce (Basses-Pyrénées), est sans doute loin de s'imaginer que son voyage en Amérique va tourner court. Il a embarqué au Havre à bord du paquebot France, deuxième du nom (sorti en 1912 des chantiers de Penhoët), une semaine auparavant après avoir traversé toute la France.
Une fois accomplies les formalités d'entrée aux États-Unis, il est certainement pressé de mettre cap sur l'Ouest où il se placera comme berger. En tout cas, à Ellis Island, il donne comme contact celui de Jean Mendiondo, un "pays" qui l'a précédé en 1905, lui aussi parti retrouver son frère Pierre à Reno (Nevada). Il faut compter alors cinq jours de train pour rallier New York à la côte Ouest.
L'émigration aux Amériques est un phénomène qui touche de nombreux cadets au Pays basque à partir du 19e siècle (François est le sixième d'une fratrie de dix). De 1832 à 1891, sur les 112 000 habitants que compte le Pays basque français, 80 000 ont émigré, soit une moyenne de 1330 par an ! On sait que François est marié, et peut-être père de famille, mais il a dû faire ce choix justement pour faire vivre les siens...
C'est là que son livret militaire nous réserve une surprise. Rappelé suite à la mobilisation générale du 2 août 1914, il rejoint son régiment à Pau le ... 4 août, soit à peine deux mois après être parti ! Ce soldat que l'armée décrit petit (1,57 m), yeux et cheveux châtain foncé et nez retroussé, est de la classe 1897. Ce qui veut dire qu'il a déjà effectué trois ans de service militaire (son livret précise qu'il est réserviste depuis le 1er novembre 1901). Oui mais voilà, la patrie est en danger et notre François revient au pays dare-dare pour la servir.
La campagne contre l'Allemagne (bel euphémisme !) durera pour lui du 4 août 1914 au 6 février 1919. Le 7, il est démobilisé définitivement et se retire à Géronce, son village natal. Il décèdera le 1er mars 1960 à Billère, près de Pau, à l'âge de 83 ans.
Il aura passé près de huit ans sous les drapeaux, et vu son rêve américain s'envoler ...
Une fois accomplies les formalités d'entrée aux États-Unis, il est certainement pressé de mettre cap sur l'Ouest où il se placera comme berger. En tout cas, à Ellis Island, il donne comme contact celui de Jean Mendiondo, un "pays" qui l'a précédé en 1905, lui aussi parti retrouver son frère Pierre à Reno (Nevada). Il faut compter alors cinq jours de train pour rallier New York à la côte Ouest.
L'émigration aux Amériques est un phénomène qui touche de nombreux cadets au Pays basque à partir du 19e siècle (François est le sixième d'une fratrie de dix). De 1832 à 1891, sur les 112 000 habitants que compte le Pays basque français, 80 000 ont émigré, soit une moyenne de 1330 par an ! On sait que François est marié, et peut-être père de famille, mais il a dû faire ce choix justement pour faire vivre les siens...
C'est là que son livret militaire nous réserve une surprise. Rappelé suite à la mobilisation générale du 2 août 1914, il rejoint son régiment à Pau le ... 4 août, soit à peine deux mois après être parti ! Ce soldat que l'armée décrit petit (1,57 m), yeux et cheveux châtain foncé et nez retroussé, est de la classe 1897. Ce qui veut dire qu'il a déjà effectué trois ans de service militaire (son livret précise qu'il est réserviste depuis le 1er novembre 1901). Oui mais voilà, la patrie est en danger et notre François revient au pays dare-dare pour la servir.
La campagne contre l'Allemagne (bel euphémisme !) durera pour lui du 4 août 1914 au 6 février 1919. Le 7, il est démobilisé définitivement et se retire à Géronce, son village natal. Il décèdera le 1er mars 1960 à Billère, près de Pau, à l'âge de 83 ans.
Il aura passé près de huit ans sous les drapeaux, et vu son rêve américain s'envoler ...