vendredi 6 mars 2015

Où le premier voisin joue un rôle primordial


Une autre découverte que j'ai faite quand j'ai commencé à fouiller dans les actes numérisés des archives départementales des Pyrénées Atlantiques, c'est que lors d'une naissance ou d'un décès, ce n'étaient pas les membres de la famille qui en faisaient la déclaration mais les plus proches voisins.

Il m'est arrivé au début de m'agacer de ce que l'on mentionne leur âge dont je n'avais que faire alors que je n'avais même pas celui de la mère lorsqu'il s'agissait d'un nouveau né (quand elle était seulement mentionnée !).

Depuis, je vois mieux l’intérêt d'en savoir un peu plus sur les voisins de mes ancêtres (dis-moi qui tu hantes, je te dirais qui tu es ...) lorsque mention est faite de leur profession par exemple. Ainsi, alors qu'à Aussurucq ou Alçay, on trouve surtout des laboureurs ou agriculteurs, à Barcus, plus gros bourg, il est question de menuisiers, armuriers ou autres cabaretiers.

J'ignore si dans d'autres régions de France ce phénomène se retrouve mais voilà ce qu'écrit Marie-France Chauvirey (in La vie d'autrefois en Pays Basque - Ed. Sud Ouest) : "Le premier voisin n'habite pas toujours le plus près ni même très près. L'usage veut que sa maison soit entre la vôtre et celle de l'église [...]

C'est lui, averti avant tout autre que la mort vient de frapper, qui accourt avec sa famille pour prendre en charge les tâches domestiques et rurales afin que la famille ne soit pas distraite de son chagrin et de ses prières, ainsi que pour présider au rituel des funérailles. Protecteur et garant dans les événements importants (fiançailles, mariage, ouverture de testament), le premier voisin ne saurait, fût-il fâché à mort, faillir à son rôle." 

Illustration : Mauricio Flores Kaperotxipi

1 commentaire:

  1. La déclaration de décès par les voisins n’est effectivement pas spécifique au Pays Basque, on retrouve effectivement le même « phénomène » dans d’autres régions et en ce qui me concerne en Berry (Cher), Bourgogne (Yonne, Côte d’or) et dans l’Est de la France (Meuse, Haute-Marne et Aube).
    J’ai toutefois constaté que cette coutume s’estompe à partir de la 2ème moitié du 19ème siècle où on trouve plus fréquemment le fils, le gendre (souvent quand il s’agit du décès d’une veuve) le beau-frère, l’oncle, etc. avec toutefois une constante qu’il s’agisse des voisins ou de la famille : les déclarants sont exclusivement des hommes !
    Petite remarque en ce qui concerne les prénoms : il est relativement fréquent que le prénom de l’époux(se) mentionné sur l’acte de décès soit erroné, l’utilisation d’un prénom usuel était assez fréquent notamment pour distinguer les membres d’une même famille portant le même prénom.
    Pour l’anecdote, ma grand-mère s’appelait Elise et non Isabelle et mon grand-père Martin et non Armand et je dois mon prénom à ma marraine que tout le monde appelait Denise et qui en réalité était prénommée Marguerite.
    Vivement le prochain post !

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