mardi 3 février 2015

Où il ne faut pas toujours se fier aux monuments funéraires

Quand mes parents sont allés au Pays Basque comme tous les ans pour la Toussaint, je leur ai demandé de prendre en photo le caveau de famille à Aussurucq. Les actes numérisés aux archives départementales s'arrêtant à 1892, je n'ai pour ainsi dire pas d'informations concernant le 20e siècle. Il faudrait que je me rende sur place à Bayonne afin de compléter mon arbre, mais j'avais déjà bien assez à faire avec les 18 et 19e siècles !

Première constatation, il existe au moins deux erreurs sur la pierre tombale familiale. La première concerne Pierre Irigoyen, frère d’Élisabeth, dont les dates sont en fait 1855-1885. Gendarme, il est décédé à l'âge de trente ans comme le prouvent ses actes de naissance et de décès ci-dessous :
Et dont voici la transcription :
Acte de naissance de Pierre Irigoyen 
L'an mil huit cent cinquante cinq, le neuf septembre à midi, par devant nous, Maire, officier de l'état civil de la commune d'Aussurucq, canton de Mauléon, Département des Basses Pyrénées, est comparu Irigoyen Dominique, instituteur, âgé de vingt sept ans, domicilié à Aussurucq, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin né ce matin à quatre heures, de lui déclarant et de Dargain Marie Jeanne, son épouse, âgée de vingt un ans, et auquel il a déclaré vouloir donner le prénom de Pierre, lesdites déclaration et présentation faites en présence de Oholeguy Jean, âgé de trente deux ans, et de Laphitz Jean, âgé de quarante un ans, cultivateurs, domiciliés à Aussurucq, le comparant a signé avec nous le présent acte de naissance après  lecture faite non les témoins pour ne savoir écrire à ce qu'ils nous ont déclaré.

Acte de décès de Pierre Irigoyen
L'an mil huit cent quatre vingt cinq, le cinq octobre à midi, par devant nous maire officier de l'état civil de la commune d'Aussurucq, canton de Mauléon, Département des Basses-Pyrénées, sont comparus Etcheberry Justin, instituteur, âgé de ving-trois ans et Ichoust Jean-Pierre, propriétaire, âgé de cinquante-deux ans, les deux domiciliés à Aussurucq, lesquels nous ont déclaré que ce matin à quatre heures, Irigoyen Pierre, gendarme à la résidence de Lasseube, Basses-Pyrénées, âgé de trente ans, est décédé dans la maison Etcheberria du présent lieu, ainsi que nous nous en sommes assuré et les déclarants ont signé avec nous le présent acte après que lecture leur en a été faite.

Il y a bien eu un autre Pierre Irigoyen dans la même fratrie mais né en 1863 et décédé à l'âge de dix ans en 1873. (C'était courant à l'époque de donner le même prénom à deux frères ou deux sœurs, là aussi j'y reviendrai...)
Dans le cas qui nous intéresse, j'en déduis que lorsque le caveau de famille a été érigé, on a dû récupérer les dépouilles contenues dans une autre tombe et qu'une erreur de lecture a pu faire prendre un trois pour un cinq (1835 au lieu de 1855).

L'autre erreur concerne la date de décès de Dominique Irigoyen en 1888. C’est tout bonnement impossible. D'abord parce que je n'en ai pas trouvé trace cette année-là, mais surtout parce que son nom apparaît encore comme témoin sur l'acte de naissance de sa petite-fille Julienne (voir ci-dessous) en 1891... 
Dont voici la transcription :
Acte de naissance de Julienne Eppherre-Irigoyen 
L'an mil huit cent quatre vingt onze, le douze septembre, par devant nous Gette Jean, Maire, officier de l'état civil de la commune d'Aussurucq, canton et arrondissement de Mauléon, département des Basses Pyrénées, est comparu Eppherre Dominique, laboureur, âgé de quarante ans, domicilié à Aussurucq, lequel nous a présenté un enfant de sexe féminin né ce matin à six heures en sa maison Etcheberria, de lui déclarant et de  Irigoyen Elisabeth, son épouse, ménagère, demeurant avec lui, âgée de trente-trois ans, et auquel il a déclaré vouloir donner les nom et prénom de Eppherre-Irigoyen Julienne ; lesdites déclaration et présentation faites en présence de Inchauspé François, âgé de quarante six ans et de Irigoyen Dominique âgé de soixante deux ans, les deux propriétaires, domiciliés à Aussurucq, et ont, les père et témoins signé avec nous le présent acte après lecture.

Cette Julienne c'est la sœur de mon grand-père Pierre, et la marraine de mon père, Dominique, celle qui tenait l'épicerie Zukot devenu depuis le Restaurant Eppherre d'Aussurucq...


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