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jeudi 12 décembre 2019

Mémoires d'Adrien

L'histoire suivante est une fois de plus à la croisée des chemins entre le sort des cadets, l'importance du nom de la maison et l'émigration massive des jeunes Basques au 19e siècle. L'un de mes précédents billets évoquait le destin d'André Eppherre, l'un des frères de mon arrière-grand-père Dominique Eppherre (1851-1928). Installé à Morón en Argentine, "Andrès" avait eu douze enfants avec sa femme Gabriela.

Leur cinquième enfant, une fille prénommée Maria, avait été portée sur sur les fonts baptismaux lors de son baptême en 1872 à Morón par un certain Adrian Eppherre que j'identifiais comme un frère cadet d'André mais dont je ne parvenais pas à retrouver la trace sur FamilySearch. Et voilà que récemment, je suis contactée sur Geneanet par une lectrice de mon blog qui s'avère être ... l'arrière-petite-fille d'Adrian !

Mariana va m'apporter l'explication que j'attendais, la raison pour laquelle je ne parvenais pas à retrouver Adrien devenu Adrian c'est tout simplement parce que ce dernier avait choisi de faire souche en Argentine sous le nom de Harismendy et non Eppherre ! Harismendy comme le nom de la maison qui l'avait vu naître le 28 mars 1848 à Sunharette.

A-t-il voulu couper les ponts avec son grand-frère Andrès ? Créer sa propre "dynastie" sous un autre nom ? Adrian Eppherre se marie le 9 août 1873 avec Marie-Anne Uthurry, elle-même Souletine et native de Sorholus, en la cathédrale Inmaculada Concepción de Moron, "fief" de son frère qui logiquement est son témoin. Puis, Adrian devenu Harismendy et Mariana partent s'installer à  300 kilomètres de là, à Tapalqué, où leur premier enfant Clementina naît quatre ans plus tard. Elle sera suivie de quatre frères et sœurs.

Au recensement national de 1895, Adrian Harismendy, 46 ans, est commerçant, domicilié en ville (Cuartel 1, poblacion urbana) de Tapalqué. La famille se compose de sa femme Mariana Ythurry (!) 42 ans et de leurs quatre enfants Clementina, 17 ans, Bernardo, 14 ans, Amelia, 12 ans et Luisa, 4 ans. Un petit Adrian fermera la marche un an plus tard en 1896.

Ma correspondante argentine et pas si lointaine cousine (nos arrière-grand-pères étaient frères), Mariana Larcamón, est la petite-fille d'Amelia Harismendy, tout comme l'était la jeune "disparue" des années noires de l'Argentine dont j'ai fait récemment le portrait. Grâce à elle, je reconstitue cette branche argentine totalement ignorée jusque là parce qu'un cadet Basque avait préféré le nom de sa maison à son patronyme originel ! 

Je dédie ce billet à Mariana Larcamón dont c'est l'anniversaire aujourd'hui ! Feliz cumpleaňos, Urte buru on, prima !     

Illustration : Ramiro Arrue y Valle
Sources : AD64, Gen&0, FamilySearch, Geneanet et mémoire familiale.

lundi 9 avril 2018

Retour à Morón

L'avantage de faire régulièrement des recherches en généalogie, c'est que l'on sait mieux où chercher, avec plus de méthode et de plus en plus vite. Ainsi des registres de FamilySearch en Argentine, qui sont une mine quand on a des ancêtres qui y ont émigré massivement au 19e siècle. Forte de la récente plongée dans ces registres qui m'a permis de reconstituer l'histoire de la "petite Marie" et de ses soeurs, j'ai décidé de reprendre celle d'André Eppherre où je l'avais laissée.

Je suis repartie du Census de 1895 de Capitán Sarmiento et, avec l'âge des enfants, j'ai pu reconstituer toute la fratrie grâce à leurs actes de baptême et mettre enfin la main sur l'acte de mariage d'André "Andrès" et de Gabrielle "Gabriela" Arcurux. Ils se sont bien unis à Morón le 22 juin 1868, soit un an après leur traversée.

Un petit mystère demeure cependant, dans le recensement, le couple dit avoir eu treize enfants, je ne leur en ai trouvé que douze, tous nés à Morón entre 1868 et 1885 dont quatre décédés prématurément et inhumés à Morón. Quant aux "jumelles", elle n'en étaient pas : Graciana, l'aînée, est née le 12 décembre 1868 et Juana Maria dite Mariana, sa cadette, le 15 janvier 1870.

Tous les enfants sans exception ont été baptisés en la Catedral Basílica Inmaculada Concepción del Buen Viaje de Morón, édifiée sur les ruines d'une vieille église et consacrée en juillet 1868, ce qui laisse penser que le mariage d'André et Gabrielle et le baptême de leur première fille furent célébrés dans une cathédrale flambant neuve ! 
   
Une autre leçon que nous apprend la généalogie c'est de combattre les idées toutes faites et les déductions hâtives. Bien sûr les conjectures sont toujours possibles (conjecturons, donc ! comme l'exprimait récemment un généablogueur qui se reconnaîtra...) mais il faut tout de même s'en méfier.

Ainsi, avais-je conclu hâtivement dans le premier billet consacré à André que c'est en tant que cadet qu'il avait été obligé de s'exiler. Or, quelle ne fut pas ma surprise de m'apercevoir que son demi-frère Jean-Baptiste Etchegoren, l'aîné de la fratrie, était lui aussi parti en Argentine et mieux, qu'il avait été témoin de son mariage !

Devenu Bautista tantôt Etchegoren tantôt Etchegoien (!), âgé de vingt-neuf ans au moment du mariage de son demi-frère (il était né le 18 mai 1839 à Sunharette d'Anne Inchauspé et de son premier mari Pierre décédé en 1838), il sera aussi le parrain de Graciana, le premier enfant du couple.

Jean-Baptiste "Bautista" va à son tour se marier à Morón le 17 mars 1871 avec une Maria Etchandi de quatorze ans sa cadette qui lui donnera trois filles nées entre 1872 et 1876 toutes prénommées Maria (!). Adrien Eppherre, son demi-frère et frère cadet d'André, s'est lui aussi installé à Morón où il a épousé le 21 août 1873, une demoiselle Mariana Uturry. Mais je perds ensuite complètement la trace de ces deux frères...

André quant à lui, a dû quitter Morón pour Capitán Sarmiento avec sa femme et leurs sept enfants entre 1892 et 1895. En effet, leur fille cadette Mariana avait épousé à Morón le 20 septembre 1890 José Iriarte, un basque espagnol de Pampelune dont elle aura deux garçons et une fille entre 1891 et 1893, les deux aînés nés à Morón.

La petite famille apparaît dans le même recensement de Capitán Sarmiento que celle d'André. Ce dernier, de petit exploitant ("chacarero") est devenu éléveur ("ganadero") à l'instar de son gendre, José. Je n'ai pour l'instant pas épluché les archives de Capitán Sarmiento, plus limitées que celles de Morón, afin de savoir ce qu'il était advenu d'André et des siens.

En revanche, mon intuition me dit que le Pedro Eppherre évoqué dans un autre billet n'est pas un fils d'André comme je l'avais supposé (conjecturons, donc !) mais plutôt celui d'une veuve de Buenos Aires originaire de Barcus. Mais ceci est une autre histoire...

Illustration : El gallo y la Catedral de Morón, Taringa.net
Sources :   AD64Gen&OFamilySearchGeneanet, sur la Cathédrale de Morón (Instituto de Patrímonio Artístico y Arquitectónico)

vendredi 2 février 2018

Mariages croisés

Pour comprendre le droit coutumier basque, il faut se souvenir que la plupart des fermes comprenaient des domaines de moins d'un hectare*. Il était donc vital de sauvegarder à tout prix le patrimoine familial qui devait être indivisible et transmis à un héritier unique. Bien que le droit d'aînesse ait longtemps prévalu, que le premier né soit un garçon ou une fille d'ailleurs, le maître ou la maîtresse de maison pouvait "faire un aîné" en choisissant lequel de ses enfants était le plus apte à lui succéder. 

Après la Révolution, les lois successorales dites égalitaires du 7 mars 1794** tenteront de casser cette coutume mais elles seront allègrement contournées devant les tribunaux ! Dans un précédent billet, j'évoquais le rôle des maisons dans lesquelles cohabitaient "maîtres vieux" et "maîtres jeunes" et d'où les cadets étaient exclus s'ils ne voulaient pas y rester en tant que domestiques toute leur vie...

Autre conséquence de cet "arrangement" ancestral, l'aîné d'une maison ne pouvait pas épouser sa voisine si elle-même était l'aînée ou l'héritière de sa propre maison. On assistait souvent à l'intérieur d'un même village ou dans deux villages voisins à des mariages croisés : un frère aîné épousait une cadette ce qui permettait au frère ou à la soeur qui le suivait de convoler avec l'aîné(e) de celle-ci.

Récemment, je suis tombée sur un contrat de mariage datant du 23 avril 1787 qui m'a permis de m'y retrouver dans un imbroglio d'alliances que l'usage du nom des maisons venait compliquer. Il s'agissait de conventions matrimoniales passées entre deux familles dont les maîtres étaient tous mes sosa !

Je m'explique : dans le village de Sunhar, Pierre Iriart, fils aîné de Raymond Inchauspé dit Iriart (sosa 132) et de Marie Iriart (sosa 133) se trouve promis à Anne Recalt du village de Sunharette, fille de Raymond Iriart dit Recalt et d'Engrâce Recalt (mes sosas 134 et 135). Notons au passage la disparition des noms patronymiques des pères au profit du nom de la maison des deux mères héritières ! 

Or Pierre, le futur marié est le frère aîné de Raymond Iriart dit Recalt (mon sosa 66) marié à Engrâce Recalt (ma sosa 67), l'héritière de la maison Recalt de Sunharette ! Là, ce sont deux frères qui ont épousé deux soeurs mais il arrive souvent que ce soit un mariage croisé frères-soeurs. 

L'avantage de tomber sur un tel contrat de mariage c'est la mention des "collatéraux" qui viennent témoigner de la notoriété des deux familles ! Le notaire précise aimablement à l'intention des généalogistes des futures générations, quels liens de parenté unissent tous ces braves gens entre eux, permettant du même coup de vérifier ou d'augmenter certaines branches !

* D'après Serge Pacaud in "Il y a 100 ans, les gens du Pays basque", éd. PyréMonde
** 17 Ventôse an II de la République     

Note : Pour les non initiés à la généalogie, la numérotation dite de Sosa-Stradonitz est une méthode de numérotation des individus permettant d'identifier par un numéro unique chaque ancêtre dans une généalogie ascendante.  
Illustration : Ramiro Arrue (1892-1971)
Sources : Minutes notariales des AD 64
Bibliographie : La vie d'autrefois en Pays Basque de Marie-France Chauvirey, Ed. Sud-Ouest

samedi 20 janvier 2018

Petite leçon de sociologie basque

Nous sommes le 20 janvier 1838. Vous avez bien lu, 1838, car c'est aujourd'hui que j'ai mon "rendez-vous ancestral". Pour l'honorer, je me rends dans un hameau de moins de cent âmes*, Sunhar, en Haute-Soule, canton de Tardets, Basses-Pyrénées (actuellement Pyrénées-Atlantiques) dans le Royaume de France.

En effet, depuis juillet 1830, la France est redevenue une monarchie même si celle-ci n'a plus grand chose à voir avec celle de l'Ancien Régime. Je doute par ailleurs que les soubresauts de la grande histoire ne soient venus troubler mes ancêtres souletins du 19e siècle, paysans à 90%.

Me voici donc sur le seuil de la maison Iriart, la maison-souche ou etxondoa de la branche qui m'intéresse et je m'apprête à rendre visite à la sœur de mon arrière-arrière-grand-père Raymond Eppherre dit Harismendy. C'est elle-même qui m'ouvre la porte, deux enfants accrochés à ses basques et un nourrisson dans les bras. 

"Madame Irigaray ?
- Dia, qui m'appelle ainsi ?" s'exclame-t-elle en partant d'un grand rire franc. 
- Vous êtes bien Engrâce Eppherre mariée à Dominique Irigaray ?
- Oui mais pour tout le monde ici, je suis Engrâce Iriart et quand je vivais encore chez mes parents, à Sunharette, j'étais Engrâce Recalt. Mais entrez donc, il fait un froid de gueux, venez donc près de l'âtre."

Elle s'écarte pour me laisser passer et me désigne le zuzulu sur lequel elle s'assied à son tour et sans façon, dégrafe sa blouse et commence à nourrir le bébé au sein.
"Un goulu celui-là, il est né une semaine avant la Noël et s'agit pas de lui faire sauter un repas, ah ça non !" et me montrant ses deux aînés avec tendresse de poursuivre : "Elle c'est ma grande, Marie, elle aura 4 ans en mars, et lui, Pierre, il fera 3 ans aux moissons".

Je profite de ces présentations pour lui demander quelles autres personnes vivent sous ce toit.
"Ouille, ouille Ama, voyons : mon beau-père Dominique Irigaray, la maison était à ma belle-mère, Justine Iriart mais je ne l'ai jamais connue, elle est morte avant nos fiançailles ; mon mari qui s'appelle comme son père, et moi. Ah et j'oubliais, son frère Osaba Pierre. Lui, il s'appelle vraiment Iriart ! (rires). Et puis, il y a les cadets de mon mari pas encore mariés et bien sûr nos enfants, et on compte pas s'arrêter là !
- Et tout ce petit monde s'appelle Iriart ?
- Bai, même les domestiques ! Dia, c'est plus simple comme ça".

Je n'ose pas lui dire quel casse-tête représentera pour les généalogistes futurs ce va-et-vient permanent entre le nom patronymique et le nom de la maison ! Elle par exemple dans mon arbre, se nomme Engrâce Eppherre dite Recalt dite Iriart. Dans les actes de naissance de ses enfants (elle en aura huit en tout) elle est parfois appelée Engrâce Eppherre de Sunharette, Engrâce Recalt, Engrâce Iriart (jamais Irigaray !). Et dans son acte de décès (elle vivra 88 ans), elle redevient Engrâce Eppherre de Sunhar, veuve de Dominique Irigaray, née de parents inconnus à Lichans-Sunhar (!). 

Pour l'heure, l'etcheko andere réajuste son corsage et m'annonce gaiement : "C'est pas tout ça, mais je dois aller surveiller ce qui se passe en cuisine. Ma garbure mijote depuis des heures. Vous allez bien rester souper ?"

*Sunhar compte 86 hts au recensement de 1836. En 1842, la commune fusionne avec Lichans et devient Lichans-Sunhar.

Lexique :
Dia : Exclamation qui ponctue souvent les débuts de phrase en basque
Zuzulu : banc-coffre
Ama : Mère, maman (ouille, ouille ama peut se traduire par Bonne mère !)
Osaba : Oncle 
Bai : oui (ez : non) 
Etcheko andere : maîtresse de maison
Garbure : soupe traditionnelle basco-béarnaise aux légumes et haricots secs, servie avec du pain et du lard 
Illustration : Mauricio Flores Kaperotxipi
Sources : AD64Genealogie64, Wikipedia, Geneanet

Ce billet a été réalisé dans le cadre du RDV Ancestral, un projet d'écriture mêlant littérature et généalogie. La règle du jeu est la suivante : je me transporte dans une époque et je rencontre un aïeul. Pour retrouver mes précédents billets sur ce thème, suivre le libellé #RDVAncestral.

mardi 26 mai 2015

Un exemple parmi d'autres de sérendipité

La sérendipité c'est le fait de trouver ce qu'on ne cherche pas. En généalogie, c'est tellement courant que je me fais des petites fiches intitulées "sérendipité" quand par hasard je tombe sur quelque chose que je ne cherchais pas ou plus. Ou bien qui peut s'avérer utile plus tard.

Dans le billet Élisabeth et Marie-Jeanne, je m'attardais un moment sur le mariage d’Élisabeth Lohitçun et d'Antoine Larrive en 1851 à Aussurucq, leur cherchant brièvement une descendance du côté de Licq-Athérey d'où était issu Antoine. Je ne trouvai rien et décidai de laisser tomber dans l'immédiat, cette branche n'étant ni directe ni très importante pour moi. 

En passant, je notai néanmoins dans les tables décennales de la commune de Licq-Athérey (Licq et Athérey ont été réunies en 1843) le mariage d'un Dominique Larrive avec une Marguerite Jauréguy le 12 février 1866. Après avoir passé plusieurs jours à remonter ma lignée directe à Aussurucq jusque avant la Révolution, je décidai hier de m'offrir une petite récréation en revenant à cet acte de mariage. 

Rapidement, je m'aperçois que Dominique Larrive est effectivement un frère cadet d'Antoine (mêmes parents, même maison) né huit ans après son frère, le 1er avril 1822. Mais quelle n'est pas ma surprise de m'apercevoir que son mariage avec Marguerite est en fait un remariage et qu'il est alors veuf d'une certaine ... Annette Eppherre !

Peu d'informations sur cette dernière si ce n'est sa date de décès le 22 juillet 1861 toujours à Licq-Athérey. Son acte de décès m'apprend qu'elle est âgée de 38 ans à sa mort, elle est donc née autour de 1822/1823. Dans mon arbre, il y a bien une Anne Eppherre née le 26 juillet 1822 à Sunharette, fille de Simon Eppherre dit Recalt (ca 1772-1852) et de Marie Iriart ou Inchauspe (ca 1778-1850), mes sosas 32 et 33.

Je ne sais rien d'elle si ce n'est qu'en 1846, elle a eu à Sunharette dans la maison familiale de Recalt, une petite fille née de père inconnu. Il ne me reste plus qu'à rechercher son acte de mariage avec Dominique Larrive. Que je trouve, non pas à Sunharette (les mariages se faisaient souvent chez la fiancée) mais à Licq-Athérey, le 23 novembre 1852. Et il s'agit bien de "mon" Anne Eppherre.

Pendant leurs neuf années de mariage, ils auront quatre garçons de 1854 à 1859. A la mort d'Anne (surnommée Annette), Dominique se remarie donc avec Marguerite Jauréguy du village d'Ainharp. Ensemble, ils auront une fille Marie, née en 1869 avant qu'à son tour Marguerite ne décède le 23 décembre 1875, elle aussi à 38 ans. Il la suivra d'un mois puisqu'il meurt le 27 janvier 1876.

Peut-être en saurai-je un peu plus un jour sur la famille d'Antoine Larrive et Élisabeth Lohitçun ? Laissons faire la sérendipité... 

Illustration : Ramiro Arrue y Valle

 

mercredi 22 avril 2015

Où je fais la connaissance de ma première centenaire

Pablo Tillac
Voilà, ça devait bien arriver un jour : j'ai trouvé la première centenaire de mon arbre ! Cerise sur le gâteau (basque), je suis sa descendante directe. Elle est ma Sosa n°35 comme disent les pros de la généalogie. 

Chose rare pour la période, du moins pour les archives des Pyrénées Atlantiques, souvent très lacunaires pendant la Révolution française, j'ai retrouvé son acte de baptême. Mais j'allais oublier de faire les présentations...

Marie-Jeanne est née le 8 mars 1789, troisième enfant (sauf omission de ma part) de Jean Duthurburu, praticien exerçant à Tardets et d'Anne Darhampé dite Appeceix. Pour son frère aîné, Jean-Germain, né en 1787, et qui à l'âge adulte sera huissier public, je n'ai pas retrouvé d'acte de baptême ni d'acte de décès, juste un acte de mariage avec une demoiselle Henriette Cazenave.

En revanche, les actes de baptême de deux de ses sœurs indiquent qu'Engrace est née le 24 janvier 1788 et Anne, le 7 mars 1790. Ses parents ont respectivement 35 et 37 ans quand Marie-Jeanne naît, et auront après Anne encore une fille, prénommée Marianne, née en décembre 1793. Celle-ci, restera célibataire et vivra dans la maison Duthurburu jusqu'à 96 ans ! 

Le 19 juillet 1811, Marie-Jeanne s'unit à Jean-Baptiste Inchauspe dit Harismendy du village d'Abense-de-Haut. Il est cultivateur. Ensemble, ils auront dix enfants, dont mon arrière-arrière-grand-mère, Anne Inchauspe, que j'ai eu l'occasion d'évoquer ici.

A ce jour, j'étudie toujours sa descendance donc je serais bien en peine de dire combien elle a eu de petits et arrière-petits-enfants ! Ce que je sais en revanche avec certitude, c'est qu'elle est morte quelques jours après son centième anniversaire, le 29 mars 1889, dans la maison Etchecoparia d'Abense. J'ai eu quelques difficultés à retrouver son acte de décès que je cherchais plutôt à Sunharette, là où son mari et elle ont longtemps vécu et ont eu la plupart de leur enfants (à l'exception des trois aînées).

Notre centenaire aura survécu vingt ans à son mari, décédé lui le 9 octobre 1869 à l'âge de 82 ans.  

dimanche 19 avril 2015

Les deux orphelines et l'église d'Aussurucq

William Bouguereau
Dans le hors-série du magazine La Vie que je recommande, Guillaume Roehrig, généalogiste successoral dit qu'il y un côté détective privé dans ce métier. Loin de moi l'idée de me comparer à ce professionnel mais j'avoue que résoudre à mon petit niveau quelques mystères familiaux fait partie du plaisir.  

Récemment, je tombe sur un acte notarié daté du 19 mai 1853, déposé chez Maître Cazenave à Mauléon dans lequel Jean-Pierre Eppherre, mon arrière-arrière grand-oncle, reconnaît une vieille dette au nom de ses deux pupilles mineures, Gracieuse et Annette, âgée de 17 et 14 ans. Déjà orphelines très jeunes de leur mère, Marie Etchalus (1808-1841), elles ont perdu leur père Dominique (1805-1848) quatre ans auparavant. L'acte précise que la famille en a confié la tutelle au plus jeune de leurs oncles paternels, Jean-Pierre. Celui-ci, né en 1818, est célibataire au moment des faits (il se mariera en 1856). 

Curieusement, alors que cette branche de la famille est originaire de Sunharette, la dette concerne la "fabrique" de l'église d'Aussurucq. Le capital restant dû s'élève à trois cent francs soit une rente annuelle de quinze francs. Cela doit représenter une somme pour l'époque car l'oncle tuteur se voit contraint d’hypothéquer les biens immeubles de ses pupilles (bâtiments, cour, jardins, terres cultivées, vigne, prairie, bois et forgerie), situés à Sunharette, pour l'honorer.

A ce stade, je ne vois pas bien le rapport entre l'église d'Aussurucq et ces cultivateurs établis à Sunharette, même si les deux villages ne sont distants que d'une quinzaine de kilomètres. Je devine que leur père Dominique, en tant qu'aîné de la fratrie, a dû lui-même "hériter" de cette dette laquelle, à sa mort, échoit à ses filles. L'acte de 1853 faisant référence a un précédent acte daté du 21 juin 1823, déposé chez Maître Lagarde également notaire à Mauléon, j'espère que la solution du mystère y sera contenue. La chance est de mon côté car je mets la main sur l'acte en question dans les minutes notariales numérisées des AD64.

Celui-ci apporte en fait plus de questions que de réponses et renvoient à deux actes plus anciens datés du 2 septembre 1793 que je n'ai pas retrouvés. Mais ce que je comprends c'est que la dette est à l'origine celle d'un certain Jean Recalt, natif certainement de Sunharette et ... curé d'Aussurucq à la fin du 18e siècle. Dans son testament daté du 11 juin 1808, déposé chez M° Detchandy d'Abense-de-Haut, il désigne comme héritiers un frère, Arnaud, une sœur, Marie et une nièce, également prénommée Marie.

Cette dernière, Marie Inchauspe dite Recalt (1778-1850), mon aïeule, épousera Simon Eppherre (1772-1852). Dominique est leur fils aîné. C'est donc par leur branche maternelle que les Eppherre de Sunharette et nos deux orphelines se sont retrouvés liés au financement de l'église d'Aussurucq...

Illustration : William Bouguereau
Sources : AD 64 (BMS, état civil et minutes notariales).

mardi 7 avril 2015

Quand un Souletin faisait souche en Argentine (I)

Après François, candidat malheureux au départ aux États-Unis comme évoqué dans le précédent billet, je vous propose aujourd'hui de suivre les traces de mon lointain oncle d'Alçay, André, parti faire souche en Argentine.

Commençons par les présentations. André Eppherre est né le 1er juin 1842 à Sunharette (commune d'Alçay-Alçabehety-Sunharette) dans la maison d'Harismendy. C'est le premier né du couple formé par Anne Inchauspé (1812-1896) et Raymond Eppherre (1817-1897), mes trisaïeuls, dont j'ai déjà parlé.

Ayant trouvé un Andrès Eppherre âgé de 53 ans dans le census de Buenos Aires datant de 1895, j'avais deviné assez vite qu'il avait émigré. Ce que je ne m'expliquais pas c'était pourquoi lui puisqu’il était selon mes premières recherches l’aîné de la fratrie or traditionnellement, c'était plutôt le lot des cadets. L'explication est venue quand j'ai trouvé l'acte de mariage de ses parents et compris qu'Anne, héritière Harismendy, avait déjà eu un fils d'un premier mariage (lire ici).

Pour en savoir davantage sur les circonstances de son départ, je me suis aidée du site Visas en Bordelais qui rend fidèlement compte de l’émigration au départ de Bordeaux au cours du 19e siècle. On y découvre que le dénommé André Eppherre âgé de 25 ans, laboureur, né et domicilié à Alçay, Basses Pyrénées, a obtenu son passeport à Mauléon le 2  juillet 1867 et son visa, accordé par le préfet de la Gironde, le 5 juillet 1867.

André a embarqué sur le navire Africaine, armé au port de Bordeaux le 4 juillet 1867 (la date d'armement précédait de quelques jours celle de son départ effectif) à destination de Buenos Aires. C'était un trois mâts de 385 tonneaux, commandé par le capitaine Pitel secondé par quinze hommes d'équipage et dont l'armateur était la société de négoce bordelaise Beyssac & Gautier.   

Tout me porte à croire qu'il a embarqué seul encore que je n'ai pas trouvé d'information autre que sa demande de visa sur le site Visas en Bordelais (avec un peu de chance, on a parfois accès à la liste des passagers). Par ailleurs, je n'ai pas trouvé trace d'un éventuel mariage avant son départ.

En revanche dans le recensement de Buenos Aires, on note le nom et l'âge de sept enfants présents à ses côtés, trois filles et quatre garçons : Maria, 24 ans, Graciana, 24 ans (des jumelles ?), Juan, 22 ans, Pedro, 19 ans, Margarita, 17 ans, Cayetano, 12 ans et Bernardo, 10 ans. 

D'après ce même census, la famille habitait à Capitán Sarmiento dans la province de Buenos Aires à 145 km de la capitale argentine. Un jour, je ferai des recherches du côté de ces cousins argentins mais ceci est une autre histoire ...
[A suivre] 

Illustration : Angel Cabanas Oteiza
SourcesAD64Gen&OFamilySearch  

jeudi 12 février 2015

Quelques messieurs qui ont des lettres

Fernando Botero
En avançant dans mes recherches généalogiques, je me suis aperçue que quelques uns de mes ancêtres avaient été amenés à rédiger des actes. Ma famille comme c'est souvent le cas dans une France encore largement rurale au 18e et au 19e siècles, avait donc quelques "lettrés" en son sein. 
Le plus ancien de ces rédacteurs est un certain Grégoire Dapeceix (ou Appeceix) qui officie à Ossas dans les premières années de la première République (1792-1799).

Parmi les actes qu'il a enregistrés, j'ai choisi à dessein celui d'un de ses petits-fils, Pierre, né le 21 Thermidor an II (8 août 1794). Il se peut que cet enfant n'ait pas vécu très longtemps car j'ai trouvé dans les tables décennales 1793-1842 de la commune d'Ossas, un Pierre Apeceix décédé le 15 Brumaire an IV (18 mai 1794). Cependant, n'ayant pas trouvé trace de son acte de décès, j'en suis réduite à des conjectures...

Acte de naissance de Pierre Oxoaix dit Apeceix
Aujourd'hui vingt et deuxième jour de thermidor an second de la république unE et indivisible a catre (sic) heures du soir par devent (sic) moy Grégoire Dapeceix membre du conseil général de la commune d'Ossas élu le neuf ventose dernier du présent an pour dresser les actes destinés à constater les nessences (sic), mariages, décès des citoyens, est comparu Pierre Oxoaix dit Apeceix laboureur âgé de trente quatre ans domicilié dans la municipalité d'Ossas lequel assisté de Joseph Horviscay instituteur de la présente commune d'Ossas âgé de cinquante ans et Pierre Vidart maçon âgé de trente ans les deux demeurant dans le département des Basses Pyrénées et dans la dite municipalité d'Ossas a déclaré à moi Grégoire Dapeceix que Marie Apeceix son épouse en légitime mariage est accouchée hier à a catre (sic) heures du matin le vingt huitième jour du présent mois de thermidor dans la maison D'apeceix d'un enfant male qu'il m'a présenté et auquel il a donné le prénom de Pierre d'après cette déclaration que les citoyens Joseph Horviscay et Pierre Vidart ont certifié conforme à la vérité et [ill] j'ai rédigé un acte que Joseph Horviscay et Pierre Vidart et Pierre Apeceix père de l'enfant et les deux premiers témoins ont signé avec moy. 
Fait dans la maison commune dans les jour moy (sic) et an que dessus.
Apeceix officier publiq (sic)

Dans cet acte de naissance, Grégoire Dapeceix se présente lui-même comme "membre du conseil général de la commune d'Ossas élu le neuf ventôse dernier du présent an (27 février 1794) pour dresser les actes destinés à constater les nessences (sic), mariages, [et] décès des citoyens". A la fin de l'acte, il signe d'ailleurs Apeceix, officier publiq (sic). On notera au passage les changements d'orthographe du même nom (par son auteur de surcroît !), un vrai cauchemar pour les généalogistes ! 
La sagesse populaire ne dit-elle pas que les noms propres n'ont pas d'orthographe ? Je pense à tous ceux qui comme moi, ont dû trimballer leurs deux "p", deux "r" plus le "h" du milieu qui ne se prononce pas mais est bien là ! Je pense aussi à mon frère obligé d'entreprendre des démarches compliquées pour récupérer à l'âge adulte un "p" oublié à sa naissance ... 

Plus tard, autour de 1820, un Simon Epherre dit Recalt (ca 1772-1852), maire de Sunharette et officier de l'état civil en tant que tel, enregistrera et signera également des actes. De janvier 1834 à 1843, Pierre Irigoyen (1786-1858) apparaîtra dans les registres de la commune de Suhare également comme maire. 

De son côté, en sa qualité d'instituteur, mon arrière grand-père Dominique Irigoyen sera cité en tant que témoin de nombreux documents d'état civil de sa commune d'Aussurucq, dans les années 1850 à 1890. Une remarque pour conclure, si les femmes jouissaient au Pays Basque du droit d'aînesse, elles n'avaient aucun droit de cité dans les actes de l'état civil...

vendredi 6 février 2015

Où un Eppherre peut en cacher un autre !

Tobeen
J'ai déjà expliqué ici que j'avais débuté ma généalogie à Aussurucq à partir du mariage de mes arrière-grands-parents, Dominique Eppherre (1851-1928) et Élisabeth Irigoyen (1858-1942). Si vous avez bien suivi, Dominique Eppherre, fils de Raymond Eppherre (1818-1897) et d'Anne Inchauspé (1812-1896), venait de Sunharette.
De son coté, son beau-père, Dominique Irigoyen (1829-1898 ?), le père d’Élisabeth donc, instituteur à Aussurucq était né à Suhare (voir ici), de Pierre Irigoyen (ca. 1786-1858) et de Marie Appeceix (1786-1858), tous deux également natifs de Suhare. 
Quelle ne fut pas me surprise de découvrir des documents dans lesquels le dit Pierre Irigoyen était en fait ... un Eppherre ! En effet, dans l'acte de décès de son père Jean, né vers 1763 et décédé le 24 juin 1828 en sa maison d'Irigoyen de Suhare, il est présenté comme Jean Epherre dit Irigoyen :


Acte de decès de Jean Irigoyen
L'an mil huit cent vingt huit et le vingt cinq du mois de juin par devant nous maire officier de l'état civil de la commune de Suhare, canton de Tardets, Département des Basses-Pyrénées, sont comparus Pierre Epherre dit Irigoyen, fils de Jean Epherre dit Irigoien (sic) et Jean-Pierre Orbicay, son voisin, tous deux laboureurs domiciliés dans la présente commune, section Suhare, lesquels nous ont déclaré que le jour d'hier vers quatre heures du matin, Epherre dit Irigoyen Jean, âgé de soixante cinq ans, cultivateur domicilié dans la présente commune, veuf de Marie Irigoien (sic) est décédé dans ladite maison de Irigoien de Suhare, ainsi que nous et les déclarants ont signé avec nous le présent acte après que lecture leur en a été faite, le premier laboureur et le second instituteur.

Pour corroborer cette troublante découverte, j'ai aussi le contrat de mariage entre Dominique Irigoyen et Marie-Jeanne Dargain-Laxalt dont j'ai déjà fait mention ici, et où il est bien présenté comme Dominique Epherre dit Irigoyen (du nom de la maison natale à Suhare). Il est signalé à la sixième ligne que Dominique Epherre dit Irigoyen, [est] fils quatrième (sic) né du mariage de Pierre Irigoyen et de Marie Appeceix décédée, cultivateurs de Suhare [...]     


Reste donc à établir la parenté entre ce Dominique Epherre dit Irigoyen de Suhare et le Dominique Epherre dit Harismendy de Sunharette qui viendra épouser sa fille Élisabeth à Aussurucq ! Pour l'instant, je n'y suis pas parvenue mais je ne désespère pas ...

jeudi 5 février 2015

Anne ma soeur Anne ne vois-tu rien venir ?

L'un des travers lorsqu'on se lance dans la généalogie c'est de ne voir les choses qu'à l'aune de son époque. Ainsi, de nos jours ou du moins, dans nos sociétés occidentales, il ne viendrait à personne l'idée de donner deux fois le même prénom dans une même fratrie. Très vite, on s'aperçoit que cette notion est battue en brèche chez nos ancêtres. Il n'est pas rare de trouver deux Pierre ou deux Marie, par exemple.

L'explication la plus simple est que, comme on donnait souvent au nouveau-né le prénom de son parrain ou de sa marraine, lequel était souvent un grand-parent ou bien un frère ou une sœur aîné (e), on assiste à une répétition à l'envi de certains prénoms. Le risque est grand alors de se tromper de personne.

Ce fut le cas pour moi avec la mère de mon arrière-grand-père Dominique Eppherre (1851-1928) laquelle, d'après l'acte de naissance de celui-ci, s'appelait Anne Inchauspé. J'avais bien retrouvé des Inchauspé natifs de Sunharette et non pas une mais deux Anne, l'une née le 13 avril 1818 et l'autre le 5 novembre 1819.

Malgré cela, les dates ne collaient pas. Celle que je cherchais devait être née en 1812 puisque l'acte de mariage de son fils daté du 15 novembre 1881, stipulait qu'elle était alors âgée de 69 ans. Cette énigme m'a donné du fil à retordre jusqu'à ce que je retrouve son propre acte de mariage avec Raymond Eppherre et que je comprenne qu'elle était née non pas à Sunharette comme le reste de la fratrie mais à Abense-de-Haut. Et qu'il y avait bien trois Anne dans la maison Harismendy de Sunharette !
 
Mieux, on y apprenait qu'avant d'épouser Raymond Eppherre, de six ans son cadet, elle était veuve de Pierre Etchegoren (1811-1838) de Licq, avec lequel elle s'était mariée le 17 mai 1838 et dont elle avait eu un fils, Jean-Baptiste, lequel n'aura pas connu son père, décédé quelques mois seulement avant sa naissance. C'est son grand-père maternel, Jean-Baptiste Inchauspé dit Harismendy, qui le déclarera à la mairie.

Plus tard, je tomberai sur l'acte de naissance d'une fille née de père inconnu, Marguerite. Etourdi, le même grand-père l'avait déclarée comme la fille de sa fille Marie, ce qui m'a encore perturbée jusqu'à la lecture de l'acte de mariage de Marguerite mentionnant Raymond Eppherre comme son beau-père. Hypothèse qui sera corroborée par la présence de deux oncles maternels, Dominique, mon arrière-grand-père, et Jean-Pierre Eppherre, témoins en 1898 du mariage d'Anna, fille cadette de Marguerite.

Mais revenons à notre Anne. Elle aura avec Raymond Eppherre huit enfants, André (1842) et Adrien (1848) qui feront souche en Argentine, Marie-Jeanne (1844), Julienne (1846), Marie-Anne (1849), Dominique (1851) mon arrière-grand-père, Marie-Anne (1854) et Jean-Pierre (1856). Une lignée qui ne m'a pas encore révélé tous ses secrets...

Anne décède à l'âge de 84 ans et est déclarée sous le prénom ... d'Aimée. Il est vrai que lors de son premier mariage, elle apparaissait comme Anne-Maytène or Mayté (ou Maïté) veut dire Aimée en basque...
Illustration : Aurelio Arteta
Sources : AD64Genealogie64, Geneanet

lundi 2 février 2015

Où il faut bien commencer quelque part

J'ai suivi le premier des conseils que tout généalogiste se doit d'appliquer : ne pas s'é-par-pil-ler. Quand on a la chance comme moi, d'avoir un père et une mère et quatre grands-parents "identifiés", il faut bien commencer quelque part. Le mieux est de choisir une branche et de s'y tenir. Parce que c'est mon nom (que je porte toujours, accolé à mon nom d'épouse), j'ai choisi de m’intéresser aux "EPPHERRE".

Étymologiquement, le nom Eppherre que je trouverai sous différentes orthographes, signifie la perdrix, Eperra. Je suppose que l'un de mes ancêtres chassait ce volatile ou bien qu'une anecdote où ledit volatile jouait un rôle a donné ce patronyme que nous serions aujourd’hui une centaine à porter en France.*

Comme au Pays Basque, le nom de famille est intimement lié au lieu, à la maison (etchea), une autre hypothèse est qu'il pouvait s'agir d'un endroit où abondaient les perdrix. A ce jour, je n'ai pas encore retrouvé le berceau de la famille car mes recherches ont montré qu'à défaut d'être des perdrix, les Eppherre ont tout du "coucou", cet oiseau qui fait son nid chez les autres !

Le premier que je connaisse, Dominique Eppherre (1851-1928), mon arrière-grand-père, est arrivé à Aussurucq, canton de Mauléon, dans la Soule, pour y épouser en 1881, Élisabeth Irigoyen, la fille de l'instituteur du village.

Quand j'étais jeune, je me souviens être allée dans la maison Etxeberria où habitaient les parents de ma cousine Jeanne Eppherre. Dans la grande salle à manger, la cheminée toujours briquée impeccablement par sa mère Marie, portait l'inscription Dominique Yrigoyen (avec un Y !). j'ai toujours su que mon arrière grand-père était "la pièce rapportée" et qu'Aussurucq était avant tout le fief des Irigoyen. Du moins c'est ce que je croyais ...

Je me suis donc attelée à retrouver la trace de Dominique Eppherre et je l'ai retrouvée grâce à son acte de mariage. Il venait du hameau de Sunharette de la commune voisine d'Alçay-Alçabehety-Sunharette...

* Sources : Genealogie.com