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samedi 21 décembre 2019

100 mots pour une (courte) vie : Jeanne-Noéline Eppherre (1896-1899)

Jeanne-Noéline doit sans doute son prénom à sa naissance un 25 décembre. Son père, Dominique Eppherre, 44 ans, agriculteur à Aussurucq, la déclare lui-même en mairie le jour de Noël 1896 à midi. La petite fille est née une heure plus tôt dans la maison d'Etcheberria. Dominique se fait accompagner par Dominique Irigoyen, 67 ans, instituteur en retraite, le père de son épouse Elisabeth.
Noéline est la neuvième d'une fratrie qui comptera onze enfants, mon grand-père Pierre (1901-1970) étant le dernier. Elle n'atteindra pas ses trois ans puisqu'elle décèdera à Pâques de l'année 1899, le 20 avril exactement.

J'ai écrit ce billet pour répondre à la question de Sophie Boudarel de la Gazette des Ancêtres : "Et vous, avez-vous des Noël.le dans votre arbre généalogique ?". A la génération suivante, dans une autre branche d'Eppherre, à Sauguis-Saint-Etienne, un autre village souletin. Jeanne-Noëlie Eppherre a eu plus de chance que sa cousine. Elle est née le 24 décembre 1927 au foyer de Jean Eppherre et Hélène Garicoix de Sauguis et est décédée à 85 ans le 8 novembre 2012 à Orthez, entourée de ses enfants et petits-enfants...

Sources : AD64, Gen&0,  Geneanet (colgnecminsee)
Illustration : Urandia (né en 1932 à Hendaye) "Nativité Eskualdun"
  
  
   

vendredi 4 décembre 2015

Cousines à la mode ... du Pays Basque

Pastorale à Alçay -  Ed. Ichoureguy
En 2010, je vivais dans un pays lointain et, à peu près à la même époque, je m'étais inscrite sur un réseau social connu. Comme le font nombre d'entre nous, je recherchais aussitôt les personnes portant le même nom de famille que moi, d'autant que le mien est plutôt rare. C'est ainsi que commença mon amitié "virtuelle" avec Noëlle.

Quand j'ai commencé la généalogie, je lui ai posé quelques questions sur ses origines, persuadée peut-être de façon présomptueuse que j'arriverais à établir que nous étions "cousines". Mais de même que mon arrière-grand-père était une "pièce rapportée" à Aussurucq, le grand-père de Noëlle avait fait souche à Sauguis en épousant une aînée Garicoix. Dans un de mes premiers billets, je m'autorisais à traiter mes ancêtres de "coucous" bien que notre nom signifie "perdrix" mais il est vrai que les cadets basques n'avaient pas beaucoup de choix...

Une fois de plus, ma bonne fortune passa par les livrets militaires. Je trouvai celui d'un Jean Eppherre, né le 17 janvier 1893 à Alçay, fils de Jean Eppherre et de Marie-Anne Iribarne. Jean, nous apprend son livret, a été pendant la grande guerre affecté au service auxiliaire pour cause de forte myopie. Dans la marge, je notais la mention d'une adresse en 1939 chez Garicoit (sic) à Sauguis. Noëlle se renseigna auprès de ses tantes qui confirmèrent qu'il s'agissait bien du grand-père.

Sachant que ma propre branche venait d'Alçay et de Sunharette (les deux villages ont été regroupés avec un troisième en 1833 et forment depuis la commune souletine d'Alçay-Alçabehety-Sunharette*) reconstituer notre parenté n'était plus qu'affaire de patience. Je retrouvai d'abord  l'acte de mariage des parents de Jean et l'acte de naissance de son père prénommé Jean aussi, et exerçant la profession de meunier.

Jean Eppherre, l'arrière-grand-père de Noëlle donc, est né le 15 septembre 1861 dans la "maisonnette" de Methola. Il se marie le 26 janvier 1891 avec Marie-Anne Iribarne, d'Alçay elle aussi. Outre Jean, la fratrie comptera Raymond (1892-1980), marié à Marguerite Onnainty, Sébastien (1898-1936) marié à Marie Houret, et Magdeleine (1900-1928), mariée à Jean-Pierre Lartigue. Peut-être d'autres que je n'ai pas trouvés... 

Et le lien avec moi me direz-vous ? J'y viens. Ce Jean était le fils de Jean-Pierre Eppherre dit Recalt (Sunharette,1818-Alçay,1888) et d'Engrâce Jauréguiberrry dite Luherry (Lacarry,1824-Alçay,1878). Lequel Jean-Pierre (ou Pierre selon son acte de naissance le 6 novembre 1818) est le frère cadet de Raymond Eppherre dit Harismendy (Sunharette, 1817-1896), mon arrière-arrière-grand-père (sosa 16).

Noëlle et moi sommes donc cousines parce que nos arrière-arrière-grands-pères étaient frères. Cousines lointaines, certes, mais cousines !

Je m'y suis rendue en avril dernier, chacune a son église et son cimetière. L'église d'Alçay est ravissante !  

mardi 3 novembre 2015

Les registres de Guillaume Apheça, "marchand de palombes"

Le Niger - Collection  P. Ramona
Mon dernier billet sur les Lohitçun originaires d'Aussurucq, berceau d'une partie de ma famille paternelle, faisait état de quatre sœurs aux destins différents mais qui toutes avaient été mères un jour. Une fois de plus, il me faut revoir ma généalogie. En effet, en transcrivant l'acte de mariage de la petite dernière, Elisabeth, daté du 14 octobre 1851, je me suis aperçue qu'un des témoins était son beau-frère, un certain Arnaud Ihitz, de Sauguis.

Histoire de brouiller les pistes, une cinquième sœur, Marie, née le 15 septembre 1827 (oui, je sais encore une Marie !) s'était en effet mariée dans le village de son promis, Sauguis. Ce 19 février 1849, elle avait uni sa destinée à celle d'Arnaud Ihitz, frère cadet de sa belle-sœur Marie laquelle venait d'épouser à Aussurucq son frère Pierre le ... 13 février, soit moins d'une semaine auparavant. J'imagine que chaque famille partageait ainsi la charge de deux mariages "croisés" et rapprochés.

Une fois cette découverte faite, il ne me restait plus qu'à établir la descendance de cette nouvelle branche grâce aux registres numérisés de Sauguis-Saint-Etienne. Arnaud et Marie ont eu neuf enfants entre 1849 et 1863 avec comme toujours, leur lot de décès en bas âge, trois bébés et une fillette de 13 ans. Ma surprise fut néanmoins de ne trouver aucun mariage ni descendance chez les cinq survivants. En tout cas, pas dans leur village natal, ni dans les environs.

Et c'est là que j'ai eu l'idée d'aller faire un tour du côté des registres de Guillaume Apheça. Souletin lui aussi, né à Domezain-Berraute en 1828, c'était un agent d'émigration de l'agence Colson à Bordeaux. Avec son frère Jean, il organisa le voyage de quelque 15000 émigrants basques entre 1856 et 1913. Guillaume supervisait leur départ depuis Saint-Palais tandis que Jean, installé à Buenos Aires, les accueillait dans ce qu'on appelait alors le pays de La Plata (les territoires d'Uruguay, Paraguay et Argentine autour de ce fleuve).

Guillaume Apheça, dont les registres ont été retrouvés par hasard dans une maison de Béhasque, était ce qu'on appelait un "uso martxanta", un "marchand de palombes", en référence à cet oiseau migrateur bien connu des Basques. En 1892, un rapport parlementaire fait état de 79 000 départs de France  au cours des cinquante dernières années pour Montevideo et Buenos Aires. Parmis eux, les deux tiers sont des Basques.

Mais revenons à nos enfants Ihitz. Le 5 février 1874, le dénommé Pierre Ihits (sic), originaire de Sauguis, embarque sur le Niger de la Cie des Messageries Maritimes en partance vers l'Amérique du Sud. Il est accompagné par une de ses sœurs dont on ne connaît pas le prénom. L'année suivante, une certaine Marie Ihitz, âgée de 21 ans, elle aussi native de Sauguis, quitte la France le 5 octobre 1875. Le registre ne mentionne ni le nom du bateau ni la destination.

Marie Lohitçun, sœur cadette d'une autre Marie, mon AAAGM, et Arnaud Ihitz avaient eu un fils, Pierre, né le 19 août 1851 et une fille, Marie, née le 29 septembre 1854 (donc bien âgée de 21 ans en 1875). Je n'ai aucune certitude mais il me plaît de penser que, telles les palombes de leurs montagnes, ils se sont envolés vers d'autres horizons... 

vendredi 30 octobre 2015

Quatre sœurs, quatre destins de mères

Félix Arnaudin
Chaque généalogiste se retrouve au moins une fois confronté à des naissances hors mariage, reconnues ou pas. Le cas basque se complique un peu du fait de la relative tolérance des mariages dits "à l'essai" comme je l'ai déjà expliqué ici, Prenons le cas de la famille de mon arrière-arrière-arrière-grand-mère, Marie Lohitçun (sosa 39), née le 1er novembre 1809 à Aussurucq.

Marie est la seconde d'une fratrie de quatorze enfants dont quatre mourront en bas âge et quatre seulement auront une descendance. Elle est la première à se marier, son frère aîné Jean (1808-1829) étant décédé à l’âge de 21 ans quatre ans auparavant. Le 22 mai 1833, à 23 ans, elle épouse Pierre Dargain-Laxalt, de neuf ans son aîné. Il est sous-lieutenant des douanes et ils n'auront que deux filles, Marie-Jeanne (1833-1907), mon arrière-arrière-grand-mère (sosa 19) que j'ai longtemps crue fille unique (lire ) et sa petite sœur (1838-1840). Première suspicion de mariage à l'essai, Marie-Jeanne est née deux jours avant le mariage de ses parents !

Engrâce, sixième de la famille, voit le jour le 31 octobre 1815 à la suite de trois enfants morts bébés. A son tour, elle aura deux enfants mais sans père. Le 3 avril 1840, c'est sa mère Marie (ma sosa 79) qui annonce la naissance à la maison Lohitçun d'une petite Marie née de père inconnu. La petite décède le 30 mars 1842. Un mois plus tard, cette fois c'est le père d'Engrâce, Joseph, qui vient déclarer Pierre, né le 30 avril 1842 toujours de père inconnu. Le sort s’acharne sur la pauvre Engrâce puisque le petit Pierre ne vivra que 17 mois...

Le seul garçon de cette branche à perpétuer le nom de Lohitçun, est aussi un Pierre né juste après Engrâce, le 29 mai 1817. Le 13 février 1849, il épouse Marie Ihitz de Sauguis. Ensemble, ils auront quatre enfants. Mais intéressons-nous à présent à Marguerite, le numéro 12 de la fratrie. Elle aussi a d'abord un enfant né de père inconnu, Là encore c'est Joseph qui se déplace en mairie pour déclarer la naissance de ... Joseph, le 27 mars 1847. Mais cette fois, le père n'est pas si inconnu que ça...

En effet, le 29 juin 1848, Marguerite Lohitçun, 31 ans convole avec un garçon de son village, Pierre Serbielle dit Etchatz, 33 ans. Le couple s'empresse alors de reconnaître Joseph, leur premier né. Sur l'acte de son propre mariage, le 25 novembre 1875 avec Marie Chalde-Lago, Joseph né Lohitçun est entre temps devenu Joseph Serbielle-Etchatz. J'ignore si le mariage était à l'essai ou si il y a eu "réparation" après une première grossesse surprise mais en tout cas, le couple sera prolifique. Je vous fais grâce des huit frères et sœurs suivants (dont trois autres Joseph !) mais Marguerite aura sa petite dernière à 45 ans !

J'ai déjà évoqué l'histoire d'Elisabeth, sœur cadette de mon AAAGM Marie. Née, le 25 décembre 1829, vingt ans après celle-ci, elle épousera Antoine Larrive le 14 octobre 1851. A ce jour, j'ai perdu sa trace et celle de son douanier de mari. J'ignore donc si elle a eu des enfants mais si c'est le cas, ils étaient parfaitement légitimes...