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mardi 23 janvier 2018

En finir avec Scholastique ?

Ah les vertus de la sérendipité ! Ce petit miracle de la généalogie qui fait tomber par hasard sur des actes longtemps recherchés au moment où l'on ne s'y attend plus. Pour les besoins de mon dernier "rendez-vous ancestral", je consultais récemment les registres des communes réunifiées de Lichans-Sunhar lorsqu'un nom m'interpella : Bernard Sabalgoïty. Et si ...?

Je me mis à parcourir l'acte dans lequel le susnommé déclarait la naissance de son fils François le 4 décembre 1824 dans la maison où il était métayer, né de lui et de son épouse légitime, Marie Epperre (sic). Tout concorde : "ma" Scholastique qui je le sais, se fait désormais appeler Marie, s'est mariée à Barcus le 3 mars 1821 avec un certain Bernard Chabalgoïty, nom que j'avais parfois vu écrit avec un "ç" mais jamais encore avec un "s". 

Les âges correspondent et le père de Scholastique étant lui-même un François, elle a pu vouloir donner son prénom à son fils comme elle avait donné le prénom de sa mère à sa petite Engrâce. En effet, cette pauvre Scholastique n'avait eu qu'un seul enfant, une malheureuse petite fille, née de son premier mariage en 1814 avec Pierre Heguitchoussy à Barcus, et décédée le 17 décembre 1815 à l'âge de trois mois. 

J'avais cherché en vain d'autres enfants du côté de Barcus et avais fini par me résigner. Scholastique dite Marie, déjà âgée de 37 ans lors de son deuxième mariage n'aurait pas de descendance. Le fait qu'elle et son mari Bernard aient été métayers les aura amenés à se déplacer et c'est probablement la raison pour laquelle leur fils François est né à Lichans.

Plus tard, ils finiront leur vie à Etchebar, le village natal de Bernard. L'autre bonne nouvelle c'est que non seulement mon "héroïne" a eu un fils mais elle a eu le temps de connaître ses deux petits-fils, Bernard, né le 12 novembre 1853 à Lacarry où son père, François, était bordier* et Jean, né lui à Abense-de-Haut le 17 novembre 1861.

J'ai retrouvé les livrets militaires des deux frères et l'acte de mariage de l'aîné. Scholastique-Marie a bien eu une descendance au moins jusqu'au 20e siècle. En revanche, une "épine" demeure : je n'ai jamais retrouvé l'acte de décès de son premier mari que j'ai vainement cherché entre décembre 1815, date de la mort de la petite Engrâce et mars 1821 quand Scholastique se remarie. D'ailleurs dans cet acte de mariage, il n'est nulle part précisé qu'elle était veuve... 

Les registres étant très lacunaires durant cette période, il est fort probable que je ne sache jamais ce qu'il est advenu de Pierre Heguitchoussy.
A moins que la sérendipité ...
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Pour retrouver tous les billets consacrés à Scholastique, suivre le libellé "Scholastique"

* Un bordier était un fermier ou laboureur à bras qui exploitait une borderie (borda en basque) et payait une rente annuelle au propriétaire. Les bordas étaient plus petites que les métairies. (d'après Vieux métiers)  

Illustration : Aquarelle de Petitdidier (Delcampe.net)
Sources : AD64Genealogie64, Registres Militaires 64

mardi 17 mars 2015

Nous vieillirons ensemble ...


Pour mettre un point final à l'histoire de Scholastique, mon "héroïne" des deux précédents billets, je vais évoquer ici un phénomène que j'ai remarqué à travers la généalogie mais aussi au présent : les vieux couples se suivent souvent de manière très rapprochée dans la mort.

Ainsi de Scholastique Eppherre. Je venais de transcrire son acte de décès le 30 janvier 1870 à l'âge de 83 ans quand en tournant une page, je m'aperçus que son mari Bernard Chabalgoity en mourant le 30 octobre 1869 à l'âge respectable de 92 ans, l'avait précédée de ... trois mois jour pour jour ! Malgré une différence d'âge de neuf ans, ils auront vécu 48 ans ensemble. Sans descendance, sauf surprise.
 
Quelques jours auparavant, j'avais constaté la même chose avec le couple formé par Engrace Eppherre et Jean Curutchet dit Eppherre, nés respectivement vers 1753 à Barcus et 1746 à Saint-Just. Ensemble, ils auront huit filles et deux garçons et une quarantaine de petits-enfants en 52 ans de mariage. Pour être exacte, je n'ai pas trouvé leur acte de mariage mais leur fille aînée Marie Philippine héritière d'Eppherre (déjà évoquée ) étant née en 1781, je suppose qu'on peut dater leur union à 1780. Eux aussi sont décédés l'un après l'autre. Engrace est partie la première, le 27 septembre 1833 à 80 ans et Jean, deux mois après, le 30 novembre, à l'âge de 87 ans. 

Ne dit-on pas "unis jusqu'à ce que la mort vous sépare ?"  

Illustration : Mauricio Flores Kaperotxipi    

lundi 16 mars 2015

La vie mystérieuse de Scholastique E., enfant naturelle (II)

Antonio Alba Burguillos
En généalogie, il faut toujours se méfier des hypothèses hasardeuses. Ainsi, mon précédent billet se concluait sur le postulat que le second mariage de Scholastique avait été arrangé. Elle, la fille naturelle de François cadet d'Eppherre de Barcus, aurait épousé le frère plus âgé d'un neveu par alliance...

Aujourd'hui j'ai découvert qu'il n'en était rien. En effet, Bernard Chabalgoity (ou Çabalgoiti selon les différentes orthographes rencontrées) est né le 22 avril 1777 (j'ai trouvé son acte de baptême) à Etchebar, un petit village de montagne connu pour ses stèles mortuaires discoïdales typiques du Pays basque. De son côté, Arnaud Chabalgoity, né vers 1784, était lui natif d'Esquiule, village limitrophe de Barcus. Ma conclusion était donc aussi hâtive que fausse !

En revanche, à force de persévérance (la généalogie apprend à la fois l'humilité et la patience ...), j'ai  trouvé l'acte de décès de ma Scholastique devenue au fil des années Marie (un prénom un peu dur à porter peut-être ?)

Elle est morte à l'âge de 83 ans, à Etchebar, où elle avait dû assez logiquement suivre son second époux, dans la maison de Sallaber où elle était locataire selon l'acte (voir ci-dessous). J'ignore ce qu'a été sa longue vie, j'ai eu beau éplucher les archives de Barcus et d'Etchebar, je ne lui ai trouvé aucun autre enfant né après la petite Engrace, décédée prématurément...

En revanche, elle a eu deux demi-sœurs car sa mère, la belle fileuse de Barcus, Engrace, a eu de son mariage avec le sieur Jean Moléon (de huit ans son cadet !) au moins deux filles, Élisabeth et Pauline.


A suivre ...