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mardi 28 novembre 2017

Deux frères dans la Grande Guerre

Récemment, j'ai rejoint l'équipe de bénévoles qui se relaient pour annoter les fiches des soldats "Morts pour la France" au cours de la Première Guerre mondiale. Je me suis décidée quand j'ai constaté que le département des Pyrénées Atlantiques (ex Basses Pyrénées), berceau de ma famille paternelle, était à la traîne de ce vaste chantier d'indexation.

A partir du 11 novembre, soit un an avant la date butoir du Centenaire de l'Armistice, j'ai donc repris les Livres d'or des communes du département en commençant par la Soule, et entrepris de compléter à mon tour les fiches individuelles contenues dans la base Mémoire des Hommes.

La première chose qui m'a frappée c'est le nombre de frères tombés au champ d'honneur. Sur les Monuments aux Morts, les mêmes noms reviennent souvent deux fois. On parle là de villages qui au moment de la guerre ne comptaient guère plus de 200 habitants et en moyenne, ont perdu une douzaine d'hommes sur une période de moins de cinq ans. 

Mon cœur se serre en pensant à ces pauvres parents à qui l'on annonçait par deux fois la perte d'un enfant. Pour leur rendre hommage, je citerai les noms des frères Inchauspé à Camou-Cihigue, Etchetto à Menditte, Mendicouague à Sauguis-Saint-Etienne, Nicigar et Palacios à Tardets, Sagaspé à Trois-Villes, et je pourrais continuer longtemps la litanie ...

Parce qu'ils descendent d'un de mes lointains aïeux, Grégoire Appeceix, j'ai choisi d'évoquer le destin de deux frères originaires d'Ossas-Suhare, Jean-Baptiste et Arnaud Oxoaix. Le premier naît le 5 juillet 1881 dans la maison maternelle Elissagaray. Plus tard, on le retrouve à Saint-Pierre-et-Miquelon, souvent surnommée la "Huitième province basque" tant elle attira de jeunes du pays tentés par l'aventure de la pêche à la morue.

Soldat de la classe 1901, sa conscription est d'abord ajournée en 1902 puis en 1903, il est exempté pour cause de faiblesse de poitrine (est-ce congénital ou suite à la dure vie à bord des chalutiers ?). Quand la guerre éclate, Jean-Baptiste a 33 ans et il est affecté à la 10e section d'Infirmiers militaires de Rennes. C'est donc comme soignant qu'il participera à l'effort de guerre. Hélas, le 16 octobre 1918, il décède de la grippe à l'Hôpital auxiliaire 991 de Saint-Servan (Saint-Malo, Ille-et-Vilaine). 

Son petit frère Arnaud voit le jour le 1er août 1884 à Ossas-Suhare, toujours dans la maison familiale. A 20 ans, il s'engage à Bayonne pour une période de trois ans et rejoint le 49e Régiment d'Infanterie. En juin 1905, il passe caporal puis sergent en octobre 1906. Rendu à la vie civile en juillet 1907, il poursuit des études d'architecte et travaille pour un cabinet d'Orthez (Basses-Pyrénées).

Au moment de la mobilisation générale, il est versé au 218e régiment d'infanterie, régiment de réserve où il a le grade d'adjudant, et prend part à la fameuse bataille du Chemin des Dames. Sa guerre sera de courte durée, commencée le 5 août 1914, elle s'achève le 24 septembre à Beaurieux (Aisne) où Arnaud meurt des suites de ses blessures. Il venait d'avoir 30 ans.

Illustration : Carte postale Delcampe, la 12e section d'infirmiers militaires
Sources : Mémoire des Hommes, Registres militaires du 64, AD 64, Généalogie64, Chtimiste.com

En savoir plus sur les Basques à Saint-Pierre-et-Miquelon : ici et sur la vie des Infirmiers militaires : .

vendredi 12 juin 2015

Quand le mariage à l'essai provoquait le courroux des curés

Avant 1792, les registres paroissiaux sont les principales sources connues de l'état civil. Les actes sont répertoriés dans ce qu'on appelle communément les BMS pour Baptêmes, Mariages et Sépultures. J'ai déjà évoqué ici les différences de "styles" entre rédacteurs chargés de la tenue des registres.

Avec les curés, c'est encore plus savoureux quand on sent poindre une certaine désapprobation entre les lignes... Ainsi de l'extrait ci-dessous retrouvé à Aussurucq.   
  
L'an mil sept cent soixante dix neuf et le premier du mois de novembre est née une fille des œuvres illicites d'Arnaud, fils illégitime de Pierre de beheragaray dit Sagardoy et d'Engrâce cadette d'appechetz (sic) d'Ossas - elle a été baptisée le lendemain par moy soussigné - le parrain a été Arnaud de beheragaray dit Goyhen et la marraine Anne d'appechetz d'Ossas, Dame de Bedacarrats de ce lieu ; on lui a donné pour nom Anne. Le parrain et la marraine ont point signé pour ne savoir écrire - Recalt curé.

Pour la petite histoire, le curé Récalt est un lointain parent. Je l'ai déjà évoqué dans l'histoire des deux orphelines et l'église d'Aussurucq. De leur côté, la jeune mère de cette enfants née d’œuvres "illicites" est très probablement la petite-fille de Marie Apeceix d'Ossas, mon aïeule (sosa 149). On notera au passage que le père, Arnaud, est lui même un enfant illégitime quoique reconnu. 

En effet, chez les Basques, le mariage à l’essai était monnaie courante [...]. Ce mariage à l’essai (concubinage) provoquait la colère des curés. Les Basques l'ont pratiqué avant l’heure. Ils ne rédigeaient de contrat de mariage et ne recevaient la bénédiction nuptiale qu’après avoir longtemps vécu avec leurs futures épouses, avoir sondé leurs mœurs et vérifié leur fertilité.*

Ceci n'est bien sûr pas une généralité. J'ai jusqu'à présent trouvé plus d'actes de naissance d'enfants de couples mariés que le contraire. Il arrivait aussi qu'un ou deux enfants nés hors mariage soient reconnus au moment du mariage de leurs parents et mentionnés dans l'acte de mariage. Mais quand on connaît l'influence de la religion catholique et celle des prêtres dans la société basque, on s'amuse rétrospectivement de ces petites entorses à la morale chrétienne...

*In "Matriarcat Basque : la position centrale de la femme chez le plus ancien peuple européen" (auteur non identifié)

Illustration : Enrique  Albizu

jeudi 12 février 2015

Quelques messieurs qui ont des lettres

Fernando Botero
En avançant dans mes recherches généalogiques, je me suis aperçue que quelques uns de mes ancêtres avaient été amenés à rédiger des actes. Ma famille comme c'est souvent le cas dans une France encore largement rurale au 18e et au 19e siècles, avait donc quelques "lettrés" en son sein. 
Le plus ancien de ces rédacteurs est un certain Grégoire Dapeceix (ou Appeceix) qui officie à Ossas dans les premières années de la première République (1792-1799).

Parmi les actes qu'il a enregistrés, j'ai choisi à dessein celui d'un de ses petits-fils, Pierre, né le 21 Thermidor an II (8 août 1794). Il se peut que cet enfant n'ait pas vécu très longtemps car j'ai trouvé dans les tables décennales 1793-1842 de la commune d'Ossas, un Pierre Apeceix décédé le 15 Brumaire an IV (18 mai 1794). Cependant, n'ayant pas trouvé trace de son acte de décès, j'en suis réduite à des conjectures...

Acte de naissance de Pierre Oxoaix dit Apeceix
Aujourd'hui vingt et deuxième jour de thermidor an second de la république unE et indivisible a catre (sic) heures du soir par devent (sic) moy Grégoire Dapeceix membre du conseil général de la commune d'Ossas élu le neuf ventose dernier du présent an pour dresser les actes destinés à constater les nessences (sic), mariages, décès des citoyens, est comparu Pierre Oxoaix dit Apeceix laboureur âgé de trente quatre ans domicilié dans la municipalité d'Ossas lequel assisté de Joseph Horviscay instituteur de la présente commune d'Ossas âgé de cinquante ans et Pierre Vidart maçon âgé de trente ans les deux demeurant dans le département des Basses Pyrénées et dans la dite municipalité d'Ossas a déclaré à moi Grégoire Dapeceix que Marie Apeceix son épouse en légitime mariage est accouchée hier à a catre (sic) heures du matin le vingt huitième jour du présent mois de thermidor dans la maison D'apeceix d'un enfant male qu'il m'a présenté et auquel il a donné le prénom de Pierre d'après cette déclaration que les citoyens Joseph Horviscay et Pierre Vidart ont certifié conforme à la vérité et [ill] j'ai rédigé un acte que Joseph Horviscay et Pierre Vidart et Pierre Apeceix père de l'enfant et les deux premiers témoins ont signé avec moy. 
Fait dans la maison commune dans les jour moy (sic) et an que dessus.
Apeceix officier publiq (sic)

Dans cet acte de naissance, Grégoire Dapeceix se présente lui-même comme "membre du conseil général de la commune d'Ossas élu le neuf ventôse dernier du présent an (27 février 1794) pour dresser les actes destinés à constater les nessences (sic), mariages, [et] décès des citoyens". A la fin de l'acte, il signe d'ailleurs Apeceix, officier publiq (sic). On notera au passage les changements d'orthographe du même nom (par son auteur de surcroît !), un vrai cauchemar pour les généalogistes ! 
La sagesse populaire ne dit-elle pas que les noms propres n'ont pas d'orthographe ? Je pense à tous ceux qui comme moi, ont dû trimballer leurs deux "p", deux "r" plus le "h" du milieu qui ne se prononce pas mais est bien là ! Je pense aussi à mon frère obligé d'entreprendre des démarches compliquées pour récupérer à l'âge adulte un "p" oublié à sa naissance ... 

Plus tard, autour de 1820, un Simon Epherre dit Recalt (ca 1772-1852), maire de Sunharette et officier de l'état civil en tant que tel, enregistrera et signera également des actes. De janvier 1834 à 1843, Pierre Irigoyen (1786-1858) apparaîtra dans les registres de la commune de Suhare également comme maire. 

De son côté, en sa qualité d'instituteur, mon arrière grand-père Dominique Irigoyen sera cité en tant que témoin de nombreux documents d'état civil de sa commune d'Aussurucq, dans les années 1850 à 1890. Une remarque pour conclure, si les femmes jouissaient au Pays Basque du droit d'aînesse, elles n'avaient aucun droit de cité dans les actes de l'état civil...

vendredi 6 février 2015

Où un Eppherre peut en cacher un autre !

Tobeen
J'ai déjà expliqué ici que j'avais débuté ma généalogie à Aussurucq à partir du mariage de mes arrière-grands-parents, Dominique Eppherre (1851-1928) et Élisabeth Irigoyen (1858-1942). Si vous avez bien suivi, Dominique Eppherre, fils de Raymond Eppherre (1818-1897) et d'Anne Inchauspé (1812-1896), venait de Sunharette.
De son coté, son beau-père, Dominique Irigoyen (1829-1898 ?), le père d’Élisabeth donc, instituteur à Aussurucq était né à Suhare (voir ici), de Pierre Irigoyen (ca. 1786-1858) et de Marie Appeceix (1786-1858), tous deux également natifs de Suhare. 
Quelle ne fut pas me surprise de découvrir des documents dans lesquels le dit Pierre Irigoyen était en fait ... un Eppherre ! En effet, dans l'acte de décès de son père Jean, né vers 1763 et décédé le 24 juin 1828 en sa maison d'Irigoyen de Suhare, il est présenté comme Jean Epherre dit Irigoyen :


Acte de decès de Jean Irigoyen
L'an mil huit cent vingt huit et le vingt cinq du mois de juin par devant nous maire officier de l'état civil de la commune de Suhare, canton de Tardets, Département des Basses-Pyrénées, sont comparus Pierre Epherre dit Irigoyen, fils de Jean Epherre dit Irigoien (sic) et Jean-Pierre Orbicay, son voisin, tous deux laboureurs domiciliés dans la présente commune, section Suhare, lesquels nous ont déclaré que le jour d'hier vers quatre heures du matin, Epherre dit Irigoyen Jean, âgé de soixante cinq ans, cultivateur domicilié dans la présente commune, veuf de Marie Irigoien (sic) est décédé dans ladite maison de Irigoien de Suhare, ainsi que nous et les déclarants ont signé avec nous le présent acte après que lecture leur en a été faite, le premier laboureur et le second instituteur.

Pour corroborer cette troublante découverte, j'ai aussi le contrat de mariage entre Dominique Irigoyen et Marie-Jeanne Dargain-Laxalt dont j'ai déjà fait mention ici, et où il est bien présenté comme Dominique Epherre dit Irigoyen (du nom de la maison natale à Suhare). Il est signalé à la sixième ligne que Dominique Epherre dit Irigoyen, [est] fils quatrième (sic) né du mariage de Pierre Irigoyen et de Marie Appeceix décédée, cultivateurs de Suhare [...]     


Reste donc à établir la parenté entre ce Dominique Epherre dit Irigoyen de Suhare et le Dominique Epherre dit Harismendy de Sunharette qui viendra épouser sa fille Élisabeth à Aussurucq ! Pour l'instant, je n'y suis pas parvenue mais je ne désespère pas ...

mercredi 4 février 2015

Où une fille unique donne naissance à quatorze enfants

Ramiro Arrue y Valle
Comme je crois l'avoir mentionné, mon arrière grand-père Dominique Eppherre est venu du village voisin de Sunharette pour épouser Élisabeth Irigoyen. Le père de celle-ci, Dominique Irigoyen (1829-1898), l'instituteur, n'était pas non plus originaire d'Aussurucq. Il était né le 21 janvier 1829 à  Suhare, comme l'atteste l'acte de naissance ci-dessous et sa transcrition :
Acte de naissance de Dominique Irigoyen
L'an mil huit cent vingt-neuf, et le vingt deux du mois de janvier, à dix heures du matin, par-devant nous maire et officer de l'état civil de la commune de Suhare, Canton de Tardetz, Département des Basses-Pyrénees est comparu Irigoyen Pierre, âgé de quarante deux ans, cultivateur, domicilié au présent lieu, lequel nous a présenté un enfant du sexe fem masculin né hier au soir à dix heures dans ladite maison de Irigoien, de lui déclarant et de Marie Appeceix, son épouse, et auquel il a déclaré vouloir donner le prénom de Dominique ; desdites présentation et déclaration faites en présence de Hilarion Althabe, âgé de vingt sept ans et de Jean Althabe dit Iriart, âgé de trente six ans, les deux cultivateurs et domiciliés au présent lieu, et ont les père et témoins signé avec nous le présent acte de naissance après qu'il leur en a été fait lecture approuvant la rature de la sixième ligne du présent acte. 

Chose rare pour l'époque, il a épousé une fille unique : Marie-Jeanne Dargain-Laxalt d'Aussurucq. Je lui ai longtemps cherché des frères et sœurs avant de tomber sur son contrat de mariage déposé chez Maître Cazenave, notaire à Mauléon, dans lequel il est stipulé qu'elle est la fille unique de Pierre Dargain, retraité des douanes, et de feue Marie Lohitçun. Autre curiosité, ses parents se sont mariés le 22 mai 1833, soit deux jours après sa naissance le 20 mai 1833 ! Sa maman décède le 20 mars 1842 alors qu'elle n'a que neuf ans. Son père Pierre Dargain (1800-1853) dit Laxalt (du nom de la maison Laxalt) et son grand-père Jean (ca 1766-1838) étaient tous deux douaniers. Son père était même sous-lieutenant des douanes comme indiqué dans l'acte de naissance de sa fille (voir ci-dessous).


Acte de naissance de Marie D'Argain
L'an mil huit cent trente-trois, et vingt trois du mois de mai, à dix heures du matin, par-devant nous Caldun Maire et officier de l'état civil de la commune d'Aussurucq, canton et arrondissement de Mauléon, Département des Basses-Pyrénees, est comparu Pierre D'Argain, âgé de trente deux ans, sous-lieutenant des Douanes, domicilié à Abense-de-Haut, lequel nous a présenté un enfant du sexe  féminin née le vingt de ce mois à onze heures du soir dans la maison de Lohitçun du présent lieu, de lui déclarant et de Marie Lohitçun, son épouse, et auquel il a déclaré vouloir donner le prénom de Marie ; desdites déclaration et présentation faites en présence de Jean Carrique dit Baratchegaray, âgé de quarante huit ans, cultivateur, et de Arnaud Inchauspé, âgé de trente cinq ans, charpentier, et les deux domiciliés à Aussurucq. Après avoir donner lecture du présent acte, les témoins et le déclarant ont signé avec moi.

 

Lors de son mariage avec Dominique Irigoyen (voir acte ci-dessous), elle n'a que 18 ans et est d'ailleurs mentionnée comme fille légitime mineure, représentée par son père.


Acte de mariage de Dominique Irigoyen et de Marie-Jeanne Dargain-Laxalt
L'an mil huit cent cinquante-un, le vingt-sept novembre à huit heures du matin, par devant nous, Maire, officier de l'état civil de la commune d'Aussurucq, canton de Mauléon, département des Basses Pyrénées, sont comparus Irigoyen Dominique, instituteur de la présente commune, âgé de vingt-trois ans, fils légitime majeur de Irigoyen Pierre, propriétaire à Suhare, âgé de soixante-sept ans, ici présent et consentant et de feue Marie Appeceix ; et Demoiselle Marie Jeanne Dargain dite Laxalt, âgée de dix-huit ans domiciliée au présent lieu, fille légitime mineure de Pierre Dargain, préposé retraité, âgé de cinquante-un ans, demeurant au présent lieu, ici présent et consentant et feue Marie Lohitçun, lesquels nous ont requis de procéder à la célébration du mariage projeté entre eux et dont les publications ont été faites devant la principale porte de la maison commune, la première le seize novembre courant à l'heure de midi, la seconde le vingt-trois novembre suivant aux mêmes lieux et heure ; nous avons demandé conformément à la loi du 18 juillet 1850 aux futurs époux et aux personnes qui autorisent le mariage s'il a été fait un contrat de mariage destiné à en régler les conventions civiles. Les parties nous ont déclaré qu'un contrat de mariage a été passé le vingt-six novembre courant  devant Maître Cazenave, notaire à la résidence de Mauléon et ils nous ont en conséquence remis, à l'appui de leur déclaration, le certificat qui leur a été délivré par le notaire détenteur de leur contrat, suivant la prescription de la susdite loi du 18 juillet 1850, lequel certificat sera joint aux pièces annexées. Aucune opposition au mariage ne nous ayant été signifiée, faisant droit à la réquisition qui nous est faite après avoir donné lecture de toutes les pièces ci-dessus mentionnées et du chapitre VI du Code civil, intitulé du mariage, avons demandé au futur époux et à la future épouse s'ils veulent se prendre pour mari et pour femme ; chacun d'eux ayant affirmé séparément et affirmativement, déclarons au nom de la loi que Dominique Irigoyen et Marie Jeanne Dargain sont unis par le mariage. De tout quoi dit et fait publiquement avons dressé acte en présence de Pierre Irigoyen, cultivateur de Suhare, frère du futur époux, de Lohitçun Joseph, cultivateur à Aussurucq, grand-père de la future, âgé de soixante-sept ans, de Campané Pierre, âgé de cinquante huit ans,  cultivateur à Aussurucq, de Latchéré Arnaud, âgé de trente sept ans, lesquels ont signé avec nous le présent acte de mariage après que lecture leur en a été faite, ainsi que les futurs époux et leurs pères.    

Cette toute jeune fille, fille unique et probablement choyée, aura quatorze enfants ! Marie (1853), Marguerite (1854), Pierre (1855), Joseph (1857), Élisabeth (1858) (mon arrière-grand-mère), Engrace (1859), Marianne (1861), Pierre (1863), Jeanne (1864), Martin (1866), Grégoire (1867), Michel (1869),  Jean (1871) et Jean-Pierre (1877). Trois d'entre eux décèderont avant l'âge de dix ans.
Marie-Jeanne, cultivatrice, vivra jusqu'à l'âge de 72 ans. Elle décède dans la maison Etcheverria le jour de Noël 1907.