Affichage des articles dont le libellé est Académie basque. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Académie basque. Afficher tous les articles

jeudi 20 avril 2017

La pastorale souletine et les curés basques

Pastorale d'Alos, 1928 - Delcampe.net
Un de mes précédents billets s'achevait sur la promesse d'évoquer les pastorales, une spécialité typiquement souletine et une tradition qui perdure encore aujourd'hui. Comme ceci est un blog de généalogie et n'a pas la prétention de faire de la sociologie, je renvoie d'emblée ceux qui veulent en savoir plus, à l'excellent article de l'académicien basque Jean-Louis Davant

Mon premier souvenir de pastorale remonte à l'été de mes neuf ans. On donnait Chiquito de Cambo et il me semble que quelques-uns de mes "oncles" jouaient dedans. C'est drôle les souvenirs d'enfance, j'étais sûre que la pastorale s'était tenue dans un des villages de la Basse Soule alors que c'était à Mauléon, le chef-lieu de canton. Le héros du jour, Bernard Joseph Apesteguy, surnommé Chiquito de Cambo, était né le 20 mai 1881 à Cambo-les-Bains et mort le 27 décembre 1950 à Saint-Jean-de-Luz, C'est un joueur de pelote basque célèbre.


Tout ce dont je me souviens c'est que ça nous avait paru très, très long, à mon petit frère de sept ans et à moi, et qu'on n'y avait pas compris grand chose. C'est assez manichéen, on trouve les gentils (ou les anges) d'un côté, ce sont les bleus, les méchants (ou diables) de l'autre, ce sont les rouges. Ces derniers se déplacent de façon saccadée et frappent l'estrade d'un coup de bâton, les autres ont une démarche plus douce et aérienne (normal, ce sont des anges). 


A la pastorale, les acteurs ne parlent pas, ils chantent une mélopée sur trois temps, en basque de la Soule émaillé parfois de latin. De temps en temps, une phrase musicale ponctue les scènes, toujours la même, Des années après, je suis capable de la fredonner ..


De nos jours pour attirer les touristes friands de culture locale, il est distribué des livrets en français et on a même droit à des écrans géants. Adulte, j'en ai vu une ou deux dans ces conditions et je dois dire que pour moi qui ne parle pas le basque, c'est un progrès. Mais les puristes n'approuvent pas, autant le dire tout de suite. Car la pastorale existe depuis trois ou quatre siècles selon les "exégètes" et répond à des codes bien particuliers.

A propos d'exégète, un qui n'appréciait pas la pastorale "moderne" (au XIXe siècle !) c'était le frère de mon arrière-arrière-grand-mère que j'ai déja évoqué ici. Emmanuel Inchauspé (Sunharette, 1815 - Abense-de-Haut, 1902), vicaire général de Bayonne, linguiste, écrivain et académicien basque en avait après les errejent qu'il traitait, d'après Jean-Louis Davant, d'ignorants prétentieux. Rien que ça. 

L'errejent (du béarnais "régent") est "l'homme orchestre" de la pastorale, librettiste, metteur en scène,  régisseur, souvent acteur. De là à imaginer que le temps d'une pastorale il se prenait pour Dieu, voilà qui provoqua sans doute le courroux des curés...      

mardi 13 octobre 2015

Où Gallica livre deux archives de choix

Guillaume Eppherre (à gauche) en 1971
J'ai déjà évoqué ici Guillaume Eppherre, cousin germain de mon père, prêtre, écrivain et membre de l'académie de la langue basque (Euskaltzaindia). Une récente recherche dans le site de la Bnf, Gallica, m'a amené à m'intéresser à ce parent que j'ai eu la chance de croiser dans mon enfance.

Guillaume naît à Aussurucq le 19 octobre 1911 dans la maison Etcheberria. Il est le second d'une fratrie qui comptera onze enfants. Son père, Dominique (1884-1944) est un frère aîné de mon grand-père Pierre (1901-1970) qui de fait, n'a que dix ans de plus que ce neveu. Sa mère, Jeanne Etchart (1886-1960), est également native d'Aussurucq (maison Larraquia).

Destiné à la prêtrise, il fait sa scolarité au collège Saint-François de Mauléon-Licharre, des études de philosophie au Petit séminaire d'Ustaritz, de théologie au séminaire de Bayonne et enfin, de mathématiques à la faculté de Toulouse. (Sources familiales et Wikipedia)

C'est là qu'il entre au service de l’évêque de Bayonne, Monseigneur Houbaut, comme le rapporte cette coupure de presse du journal La Croix en date du 14 juillet 1937. Deux ans après, la guerre éclate et il est mobilisé.
La Croix du 14 juillet 1937
L'autre archive de Gallica nous apprend qu'il est sergent au 18e RI lorsqu'il est fait prisonnier. On retrouve son nom dans la liste transmise par les autorités allemandes au centre national d'information sur les prisonniers de guerre (j'ignorais qu'un tel service existait !)
Toujours d'après Wikipédia, après la guerre, Guillaume Eppherre devient chanoine honoraire de Bayonne et aumônier au collège Saint-Bernard de la même ville. Ses écrits contribueront largement au rayonnement de la langue basque à travers l’académie dont il devient membre en 1957. Il y siégera en tant que représentant de la province de la Soule jusqu'à sa mort, le 17 octobre 1974.

Celle-ci intervient deux jours avant son 63e anniversaire et douze jours après le décès de son petit frère Grégoire (1929-1974), prêtre comme lui... 

Sources photo : Euskomedia.org