lundi 26 mars 2018

Une mère et ses filles en Argentine (I) - Marguerite

Avant propos
Le billet écrit en décembre 2015 "Emigration basque : et si l'on parlait des femmes ?" est à ce jour le plus lu de ce blog. Dernièrement, je reçois d'une amie de longue date mordue de généalogie depuis bien plus longtemps que moi, ce message : "Je crois que j'ai retrouvé ta "petite Marie !".  S'en suit un échange de courriels entre Maïté et moi pour partager nos trouvailles qui va nous conduire de surprises en surprises. Quand j'ai donné ce titre à mon post, j'étais loin d'imaginer que je tenais là une incroyable histoire d'émigration basque au féminin ! Un gynécée familial parti du berceau de mes ancêtres dans la Soule et qui plus est, lié à eux.


Je m'autorise une première entorse à la chronologie de cet exil en commençant pas la mère, Marguerite Lohitçun. Née le 2 juin 1825 dans la maison du même nom d'Aussurucq, elle est la fille de Joseph Lohitçun, laboureur, adjoint au maire, et de Marie Etcheber (ou Etcheberry) d'Ordiarp. Douzième d'une fratrie de quatorze, c'est aussi la petite soeur de ma trisaïeule Marie Lohitçun (1809-1842). Marguerite ne dérogera pas à la règle des familles nombreuses au 19e siècle et aura dix enfants.

Son mari Pierre Serbielle dit Etchats décède à Aussurucq le 2 mai 1874 et, à 49 ans, Marguerite se retrouve veuve avec cinq enfants, les autres lui ayant tous été enlevés en bas âge. Un an et demi plus tard, son aîné, Joseph, se marie avec une fille du village, Marianne Chalde-Lago, et hérite de la maison Etchats. Marguerite cohabite donc avec son fils et sa bru, et ses quatre filles, Marie, née en décembre 1857, Engrâce dite Gracieuse en août 1861, Célestine en mai 1863 et la "petite Marie", en juillet 1870.

De la grande fratrie dont elle-même est issue, il ne reste à Marguerite qu'un frère aîné, Pierre, cultivateur et héritier de la maison Lohitçun, et quatre sœurs, l'une commerçante à Bayonne, une autre émigrée à Montevideo (Uruguay), une troisième partie suivre son mari à Sauguis, et la dernière, que j'ai eu l'occasion d'évoquer, mariée à un chef douanier à Cette (Hérault).  

Une chose est sûre, Marguerite Lohitçun veuve Serbielle est présente dans l'étude de Maître Sallaberry à Mauléon (Basses-Pyrénées) le 4 mai 1880 quand elle comparaît avec son fils et sa belle-fille pour une vente de terrain. Dans cet acte, il apparaît que la fille cadette, Marie, s'est expatriée entre temps à Dolores en Argentine. Les trois autres sœurs, encore mineures, sont toujours auprès de leur mère.

Marguerite se sentait-elle de trop avec ses filles dans la maison de son fils ? Nous ne le saurons jamais. Ce qui est certain, c'est qu'entre 1880 et 1883, seule ou avec une de ses filles, elle va prendre à son tour le chemin de l'Argentine pour rejoindre sa fille Marie. Le 10 octobre 1883, Margarita Serbiel (sic), 56 ans, porte sur les fonts baptismaux de l'église Purificación de la Virgen María d'Ayacucho, sa petite-fille Margarita, née deux mois auparavant du mariage de Marie Serbielle et Jean Lagarde.

[A suivre]
Illustration : Arrivée à Buenos Aires (non daté) Archivo General de Nacion, Argentina
Sources: AD64, Gen&O, FamilySearch           

1 commentaire:

  1. Quel voyage pour ces femmes ! J'aime beaucoup la photo de l'arrivée à Buenos Aires.
    Marie alias Briqueloup

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